J’avais 22 ans.
Je venais de décrocher une alternance au sein d’un prestigieux titre de presse.
Une institution fondée en 1944, qui informe près de 100 000 personnes au quotidien.
Je suis devenu le Community manager du Journal de la Haute-Marne.
Mais j’étais loin de me douter de ce qui allait arriver.
À peine le temps de m’habituer à mon bureau, mon tuteur m’a pris à part.
Les yeux dans les yeux…
Il m’a posé une question : « Tu veux prendre ma place ? »
Déstabilisé les premières secondes, ce n’était pas une blague.
J’ai compris qu’il partait pour de nouvelles aventures professionnelles.
On me confiait les clés du service digital.
Les opportunités inattendues qui se présentent sont comme des oiseaux rares…
Elles passent, s’envolent, si on ne les saisit pas immédiatement.
J’ai accepté de relever ce défi…
Sans hésiter ni me questionner.
Ma cadence a doublé, passant de 3 à 7 jours de présence.
Du lundi au dimanche.
L’actualité ne s’arrête jamais.
Mes journées commençaient à 5h30 et s’étiraient jusqu’à la fermeture, aux alentours de 23 heures.
Fabriquer l’information, c’est comme préparer une pâte à pain.
Cela revient à travailler une matière vivante chaque matin.
Il faut la manier avec précaution, la façonner avec amour.
Parfois, je repense à ces instants uniques vécus au cœur de la rédaction : le passage du Tour de France, la Présidentielle 2012, le Championnat d’Europe de Volleyball…
Je me rappellerai toute ma vie des nombreux reportages couverts sur le terrain avec des journalistes chevronnés.
De ces festivals et captations de concerts les week-ends…
Sans oublier les rencontres abonnés durant les salons.
Cette expérience a été bien plus qu’une simple formation.
Elle s’est avérée être un incroyable accélérateur.
J’ai appris la réactivité, l’anticipation et la communication de crise.
Quelques années plus tard, travaillant au sein d’un autre média…
Un collègue carriériste et jaloux m’a dit : « Je sais que tu veux récupérer mon poste ».
J’ai souri.
Le plus difficile, ce n’est pas de prendre la place de quelqu’un…
C’est d’arriver à se faire la sienne.